Le colorisme dans les industries de la mode, des cosmétiques et de la musique : Comment les femmes noires foncées sont marginalisées

Le colorisme dans les industries de la mode, des cosmétiques et de la musique : Comment les femmes noires foncées sont marginalisées

1. Le colorisme dans l’industrie des cosmétiques : La valorisation des femmes noires claires et métisses

Dans l’industrie des cosmétiques, la tendance à mettre en avant des femmes noires claires de peau ou métisses plutôt que des femmes noires foncées est un phénomène bien documenté. Même dans les marques de cosmétiques spécialisées pour les personnes noires, on remarque que l'étiquette des produits ou les publicités privilégient souvent des modèles métisses ou très clairs. Ce choix reflète un biais raciste qui valorise une proximité aux standards de beauté eurocentriques, rendant invisible une grande partie de la communauté noire. Ce colorisme est un miroir des attentes d’une société raciste qui valorise la peau claire au détriment de la peau foncée.

2. Le colorisme dans la musique : Quand seules les femmes noires claires ou métisses sont mises en avant

Dans l’industrie de la musique, des artistes comme Beyoncé et Rihanna sont souvent mises en avant comme les modèles féminins noirs, bien que ces dernières aient une peau plus claire. Les femmes noires foncées, comme Kelly Rowland, se retrouvent souvent dans l'ombre, malgré leurs talents indéniables. Le colorisme joue ici un rôle crucial : les femmes noires foncées sont souvent jugées comme moins “attrayantes” ou “commercialisables” par une industrie qui privilégie des standards de beauté plus proches des critères eurocentriques. C’est une manière subtile mais efficace de réduire l’impact de certaines femmes noires et d'attirer principalement un public majoritairement blanc.

3. Aya Nakamura : Le racisme et la misogynoir qui brident une artiste de talent

En France, l’artiste Aya Nakamura incarne à la fois un talent immense et un rejet constant, notamment à cause de sa couleur de peau. Bien que l’artiste francophone la plus écoutée dans le monde, elle est systématiquement dénigrée par les médias français et l’élite intellectuelle. Ce traitement n'est pas seulement une question de son talent, mais aussi une question raciale et de genre. Aya Nakamura subit du racisme, avec des propos violents qui circulent sur les réseaux sociaux, où elle est constamment renvoyée à ses origines africaines, sans qu’on reconnaisse son statut d’artiste française. Elle incarne une image que l’Occident a du mal à accepter : une femme noire qui réussit, brisant les stéréotypes raciaux et sexistes. Dans l’inconscient collectif raciste, une femme noire ne doit pas réussir ou, si elle réussit, elle doit être exclue ou marginalisée.

4. La misogynoir et la marginalisation des femmes noires dans la société occidentale

Ce phénomène de rejet est particulièrement intense pour les femmes noires, qui sont victimes de misogynoir — une discrimination spécifique qui combine le racisme et le sexisme. Les femmes noires ne sont pas seulement rejetées en raison de leur couleur de peau, mais aussi parce qu'elles sont des femmes, ce qui ajoute un niveau supplémentaire de dénigrement dans une société sexiste et raciste. Le cas d’Aya Nakamura est un exemple parfait de cette misogynoir systématique : une femme noire, talentueuse, mais qui, dans l’imaginaire raciste, doit être diminuée.

Conclusion : De la dénonciation à l’action

Il est crucial de dénoncer le colorisme et la misogynoir dans ces industries pour permettre un réel changement. Tant que les marques, les médias et les industries musicales continueront de promouvoir une vision biaisée et coloriste de la beauté, la marginalisation des femmes noires foncées et la dévalorisation des femmes noires, dans toute leur diversité, perdureront. Il est temps de réécrire ces récits, de valoriser la diversité de la beauté noire et de célébrer les réussites des femmes noires, quelle que soit la couleur de leur peau.

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