Pourquoi les industries de la mode, du cinéma et de la musique restent-elles figées ?

Pourquoi les industries de la mode, du cinéma et de la musique restent-elles figées ?

1. Les pionnières : Naomi Campbell et Iman Bowie

Dans les années 90, des icônes comme Naomi Campbell et Iman Bowie ont brisé des barrières et ouvert la voie aux modèles et artistes noires dans l'industrie de la mode et du cinéma. Ces femmes ont été les premières à recevoir une reconnaissance mondiale pour leur beauté, leur talent et leur impact culturel. Naomi Campbell est devenue l'un des visages les plus emblématiques de la mode, tandis qu'Iman Bowie a été une figure de proue de la diversité dans les magazines et les campagnes publicitaires. Mais plus de 30 ans plus tard, les choses semblent-elles réellement avoir changé ?

2. Une régression dans les industries : La mode, le cinéma et la musique

Si, dans les années 90, les femmes noires ont pu connaître un certain succès dans les industries de la mode et du cinéma, le progrès a été lent et semble même avoir régressé. Les femmes noires, en particulier celles à la peau foncée, sont toujours largement sous-représentées. Dans le cinéma, les rôles de premier plan pour les femmes noires restent rares, et lorsque celles-ci sont mises en avant, elles sont souvent cantonnées à des rôles stéréotypés. En mode, la diversité semble être un argument de marketing pendant certaines périodes, mais la visibilité réelle de femmes noires sur les podiums et dans les campagnes publicitaires reste faible.

3. Le racisme systémique dans les structures sociales et économiques

Une question qui se pose est : pourquoi ce changement semble-t-il aussi lent, voire régressif ? Les structures de pouvoir dans les sociétés occidentales, qu'elles soient dans le domaine de la mode, des cosmétiques ou du cinéma, sont souvent profondément ancrées dans un racisme systémique. Les standards de beauté sont largement définis selon les critères européens, qui excluent les femmes noires et métisses. Les entreprises savent que la "beauté blanche" vend mieux, et cela est clairement influencé par une histoire de racisme et de colonialisme qui a façonné ces industries.

4. Le mythe du manque de rentabilité de la beauté noire

Il est souvent avancé que les femmes noires ne sont pas suffisamment vendeuses ou commerciales, ce qui est une idée profondément ancrée dans des stéréotypes raciaux. Les grandes marques et industries disent parfois qu'une femme noire ne correspond pas au "modèle" universel qui plaît à la majorité du public, donc cela devient une excuse pour ne pas investir dans des représentations plus inclusives. Mais cette logique est un leurre. Les femmes noires, notamment à la peau foncée, représentent une part importante du marché mondial et la demande de produits de beauté et de mode diversifiés est plus forte que jamais. Le manque d'inclusion est donc un choix économique et idéologique basé sur des préjugés raciaux.

5. Le manque de volonté de changer : Pourquoi cette exclusion persiste-t-elle ?

Le changement radical dans ces industries serait synonyme de perte de profits à court terme pour certaines entreprises, qui préfèrent privilégier un marché traditionnel plutôt qu’investir dans des campagnes réellement inclusives. Il existe encore cette idée persistante qu'une femme noire, en particulier une femme noire foncée, est moins attrayante pour les consommateurs occidentaux et qu'elle ne correspond pas à ce qui est vu comme « beau » ou « désirable ». Ce système continue d'exclure les femmes noires en les réduisant à une minorité invisible, même si elles ont un potentiel énorme dans le marché mondial de la beauté, de la mode et de la culture.

6. Conclusion : Le besoin d’une révolution dans les standards de beauté

Pour que les choses changent, il faut un changement de mentalité radical, une révolution dans les standards de beauté qui valorise la diversité et qui cesse de réduire les femmes noires à des stéréotypes. Les entreprises et les industries doivent comprendre que la beauté noire, sous toutes ses formes, est puissante et commercialement viable. La question du racisme dans ces industries n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi de réalité économique. Il est grand temps de reconnaître la beauté noire et de l’inclure pleinement dans l’industrie du divertissement et de la mode.

Retour au blog