
Je suis Shaka Zulu – Le guerrier devenu légende
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Le fils du déshonneur
1787, Royaume des Zoulous, Afrique du Sud.
Je suis né dans la honte. Un enfant illégitime, rejeté par les miens avant même de voir la lumière du jour. Ma mère, Nandi, a été humiliée, chassée, traitée comme une paria. Mais elle m’a donné plus qu’un nom. Elle m’a donné une raison de me battre.
J’ai grandi sans père, sans tribu, mais avec une faim insatiable. La faim de prouver ma valeur.
Quand d’autres se courbaient sous les coups, moi, je les rendais.
Quand d’autres pliaient sous la peur, moi, je regardais l’ennemi droit dans les yeux.
J’étais un guerrier avant même d’avoir une armée.
Le sang et l’acier
Je n’ai pas appris l’art de la guerre. Je l’ai réinventé.
Les lances longues ? Trop encombrantes. J’ai raccourci la lame.
Les formations éparses ? Trop fragiles. J’ai créé l’attaque en "tête de buffle".
Les combats d’honneur à distance ? J’ai imposé le combat rapproché, là où l’homme doit affronter la peur dans les yeux de son adversaire.
Et ainsi, j’ai transformé une armée de bergers en un empire de guerriers.
L’ombre d’un roi
J’ai servi sous Dingiswayo, qui a vu en moi un stratège, un combattant différent. Mais ce n’était pas son trône que je voulais. C’était mon peuple que je voulais élever.
Quand le moment est venu, j’ai pris ce qui me revenait. J’ai défait mes rivaux. J’ai uni les clans zoulous sous une seule bannière.
Les Zoulous n’étaient plus une tribu. Nous étions un empire.
La terre tremble sous nos pas
Les autres royaumes riaient de nous. Puis ils ont appris à trembler.
Nos guerriers couraient pieds nus sur des kilomètres pour s’endurcir. Nous dansions avec la douleur, nous combattions avec la rage.
Les armées ennemies nous dépassaient en nombre, mais aucune ne pouvait égaler notre discipline, notre force, notre foi en la victoire.
Les terres se soulevaient sous nos pas. Les Zoulous régnaient.
Trahi par le sang
Mais le pouvoir ne fait pas que des rois. Il fait aussi des traîtres.
J’ai perdu ma mère, et avec elle, une partie de mon âme. La douleur m’a rendu impitoyable.
Mon deuil est devenu une tempête. J’ai gouverné avec une main de fer, et les murmures ont grandi dans l’ombre.
Mon propre sang, mes propres frères, ont tourné leurs lances contre moi.
Et c’est ainsi que l’empire que j’ai bâti a vu son roi tomber.
L’écho d’un empire
Mais un homme ne se mesure pas au nombre de ses ennemis.
Un homme se mesure à l’héritage qu’il laisse.
Aujourd’hui encore, les chants de guerre résonnent, et mon nom court dans le vent comme un murmure indomptable.
Je suis Shaka Zulu.
Et les guerriers ne meurent jamais.