
La Légende de Tanio
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Chapitre 1 : L’enfant du Baobab
Dans un petit village entouré de savanes, vivait un garçon nommé Tanio. Il était né au pied d’un ancien baobab, un arbre si imposant que ses branches semblaient toucher le ciel. Les anciens racontaient que l’esprit de la terre avait offert ce baobab au village pour protéger ses habitants des vents et des esprits malveillants.
Tanio n’était pas comme les autres enfants. Il était plus petit, plus frêle, mais il possédait une énergie débordante et une curiosité insatiable. Il passait ses journées à écouter les anciens raconter les légendes, à suivre les oiseaux dans la savane ou à escalader les racines gigantesques du baobab. « Tanio, tu es aussi rapide qu'un guépard et aussi rusé qu’un dauphin ! » lui disaient les villageois en riant.
Mais Tanio sentait que sa vie avait un but plus grand. Chaque nuit, dans ses rêves, une voix douce lui parlait : « Tanio, tu as été choisi. Le baobab te guidera. » Au début, il pensait que ce n’était qu’un songe d’enfant. Mais une nuit, après une tempête violente, il trouva une amulette enfouie dans les racines de l’arbre.
Chapitre 2 : Le Départ
Un matin, le chef du village vint annoncer une terrible nouvelle. Un groupe d’étrangers avait envahi les villages voisins, volant leurs récoltes et enlevant leurs enfants. « Nous devons protéger notre village, » déclara le chef. Mais Tanio, bien qu’encore jeune, avait une idée différente. « Et si nous retrouvions les enfants disparus ? » suggéra-t-il. Les anciens rirent. « Tu es trop petit, Tanio. Laisse les adultes gérer cela. »
Cependant, Tanio ne pouvait rester les bras croisés. La nuit suivante, il quitta le village avec l’amulette autour du cou. Les racines du baobab semblaient lui montrer le chemin. Au lever du soleil, il se retrouva à la lisière de la savane, prêt à affronter l’inconnu.
Chapitre 3 : Le Sifflement du Vent
Dans la savane, Tanio rencontra de nombreux défis : des serpents glissants, des ruisseaux cachés et des vents hurlants. Mais à chaque obstacle, il sentait une force le guider. L’amulette brillait faiblement, lui indiquant où poser ses pieds, où trouver de l’eau et quand s’arrêter.
En chemin, il fit la rencontre d’un vieux griot qui jouait d’un balafon. « Ah, tu es Tanio, » dit le griot sans même qu’il se présente. « Le baobab m’a parlé de toi. Tu es celui qui apportera l’harmonie. »
Le griot lui enseigna une chanson sacrée, un chant qui, selon lui, calmerait même les cœurs les plus durs. Tanio ne comprenait pas encore la portée de ce don, mais il apprit la mélodie et les paroles par cœur.
Chapitre 4 : L’Affrontement
Après plusieurs jours de voyage, Tanio trouva le camp des étrangers. Il se cacha derrière un gros rocher et observa. Les enfants étaient enfermés dans une grande cage de bois, surveillés par des gardes armés. Tanio savait qu’il ne pouvait pas les affronter directement. Il se souvint alors du chant du griot.
Surgissant de l’ombre, il chanta de toutes ses forces. Sa voix résonna dans la savane, portée par le vent. Les étrangers, surpris, baissèrent leurs armes. Les enfants, à l’intérieur de la cage, s’éveillèrent avec des larmes d’espoir dans les yeux.
Le chef des étrangers, un homme grand et imposant, s’approcha de Tanio. « Que fais-tu ici, enfant ? » demanda-t-il d’une voix grave. Tanio répondit simplement : « Je chante pour ramener l’harmonie. Écoute le vent, et il te dira pourquoi je suis ici. »
Chapitre 5 : Le Retour
À la surprise de Tanio, le chef des étrangers abaissa son arme. « Cela fait des années que je n’entends plus le vent. Ton chant… il me rappelle qui j’étais avant. » Lentement, les gardes libérèrent les enfants. Les étrangers quittèrent la savane, laissant derrière eux leurs armes et leurs sombres desseins.
Tanio ramena les enfants au village. Les habitants ne purent retenir leurs larmes en voyant leur retour. Les anciens entourèrent Tanio et dirent : « Tu as fait preuve de courage, de sagesse et d’un cœur pur. Le baobab a bien choisi. »
Et ainsi, Tanio, l’enfant du baobab, devint un héros. Les enfants grandirent en écoutant ses histoires, et la chanson sacrée fut transmise de génération en génération. Le baobab continua de se dresser au centre du village, témoin silencieux de l’harmonie retrouvée.