Les Héros africains oubliés par la France

Les Héros africains oubliés par la France

Introduction : Ils ont quitté leurs villages, leurs familles, leurs terres. Appelés par des nations qui ne les considéraient pas comme des citoyens à part entière, ils ont traversé des continents pour défendre des idéaux de liberté et de justice. Ce sont les soldats africains de la Seconde Guerre mondiale, des hommes et des femmes qui ont donné leur force et leur courage, souvent sans reconnaissance.

Synopsis : Cette BD suit les parcours de plusieurs soldats africains, issus de différentes régions et colonies, depuis leur mobilisation jusqu’à leur retour au pays. À travers leurs yeux, on découvre les champs de bataille de l’Europe, les campagnes d’Afrique du Nord, et la réalité cruelle d’une guerre mondiale. Mais plus que la guerre, cette histoire parle de leur humanité, de leurs rêves, de leurs luttes intérieures et de leur détermination.

Personnages principaux :

  • Seydou: un jeune agriculteur du Mali, enrôlé malgré lui, qui découvre l’horreur de la guerre mais aussi des amitiés improbables.
  • Aïsha: infirmière sénégalaise qui soigne les blessés sur le front et tente de maintenir le moral des troupes.
  • Ibrahim: un vétéran du Cameroun, surnommé "le sage" par ses camarades, qui devient une figure paternelle pour les plus jeunes.
  • Adama: un ancien étudiant en droit d’Algérie, qui combat pour la France mais rêve d’indépendance pour son propre peuple.

Moments clés :

  1. L’enrôlement : La BD commence dans un village paisible, où l’arrivée d’un recruteur bouleverse des vies. Seydou est arraché à sa famille, tandis qu’Aïsha décide de s’engager volontairement, pensant qu’elle pourra aider les siens en étant au plus près des combats.

Dialogue BD :

Planche 1 Scène : Un village paisible au lever du soleil. Des enfants jouent sous un grand arbre. Une fumée légère s’élève des toits de chaume.

Seydou (narration interne, pensif) : “Le matin commence comme tous les autres. Le coq chante. Le marché s’agite. Mais ce jour-là, je sens que quelque chose est différent.”

Zoom sur Seydou, qui regarde l’horizon. Une silhouette se profile : le recruteur.

Recruteur (haussant la voix, tenant une affiche) : “Hommes du village ! La patrie vous appelle ! Qui parmi vous a la force et le courage de se battre ?!”

Seydou (chuchotant à un ami à côté de lui) : “C’est quoi, la patrie ?”

Ami (murmurant, inquiet) : “Ce n’est pas notre guerre.”


Planche 2 Scène : Une foule s’assemble autour du recruteur. Aïsha, en tenue d’infirmière, sort de sa maison, curieuse.

Recruteur (désignant Aïsha) : “Vous, mademoiselle. Une femme qui connaît les soins. Votre peuple a besoin de vous là-bas, sur le front. Vous pouvez sauver des vies.”

Aïsha (hésitant) : “Et si je refuse ?”

Recruteur (sévèrement) : “Refuser ? Et abandonner vos frères qui partent se battre ?”

Aïsha (regardant les villageois, pensant à haute voix) : “Peut-être que je peux aider. Peut-être que je peux leur donner une chance de revenir…”

Planche 3 Scène : Un camp d’entraînement improvisé près de la côte. Des soldats africains, fraîchement arrivés, s’exercent sous la supervision de leurs officiers européens.

Ibrahim (narration interne, calme) : “Quand je suis arrivé, j’ai vu des visages si jeunes, si effrayés. Certains n’avaient jamais quitté leur village. D’autres semblaient vouloir fuir. Je savais que cette guerre n’épargnerait personne.”

Adama (à voix basse, s’adressant à Ibrahim) : “Nous sommes des pions dans leur jeu, tu le sais.”

Ibrahim (posant une main sur son épaule) : “C’est peut-être vrai. Mais nous devons survivre, pour raconter notre histoire.”

Aïsha (passant en revue les blessés à l’infirmerie, murmurant pour elle-même) : “Chaque jour, je recouds les plaies de ceux qui croient qu’ils ne reviendront pas. Et chaque nuit, je me demande : qui sera le prochain ?”


Planche 4 Scène : Le départ pour les tranchées. Un long convoi de soldats embarque sur un navire militaire, sous la pluie. Le ton est sombre, les visages graves.

Seydou (narration interne, tremblant) : “Le navire tanguait, mais c’était mon cœur qui semblait chavirer. Je voyais des hommes prier, d’autres rester silencieux, leur regard fixé sur l’horizon. Et moi… j’essayais juste de respirer.”

Afi (tendant un mouchoir à Seydou, parlant doucement) : “Tiens, serre ça fort. Ça m’a aidée à tenir le coup la première fois.”

Seydou (murmurant, reconnaissant) : “Merci…”

Ibrahim (debout à l’écart, observant les plus jeunes) : “Qu’ils aient peur, c’est normal. Qu’ils gardent cette peur, c’est dangereux. On doit leur montrer qu’on peut y arriver.”


Planche 5 Scène : Les tranchées. Une pluie incessante, un ciel gris, et la boue omniprésente. Seydou, Aïsha, et Ibrahim sont regroupés dans un abri précaire.

Seydou (narration interne, effrayé) : “Je n’avais jamais entendu un bruit comme ça. Chaque explosion me faisait sursauter. Je voulais fuir, courir loin, mais mes jambes ne me répondaient plus.”

Aïsha (tentant de calmer un soldat blessé) : “Reste avec moi, d’accord ? Tu vas t’en sortir.”

Ibrahim (à Seydou, avec une voix ferme mais réconfortante) : “Respire. Concentre-toi sur ce que tu peux contrôler. C’est ce qu’on fait tous.”

Adama (entrant brusquement, trempé et essoufflé) : “C’est le chaos là-bas ! Mais on a besoin de renforts. Ils sont en train de céder !”

Aïsha (se levant, déterminée) : “Alors on y va. Pas le choix.”


Planche 6 Scène : En pleine bataille. Des explosions illuminent la nuit, la boue vole sous les impacts d’obus. Seydou court, les oreilles bourdonnantes, le fusil serré entre ses mains tremblantes.

Seydou (narration interne, terrifié) : “Mon cœur cogne si fort que j’ai peur qu’il éclate. C’est ça, la guerre ? Un chaos où personne ne comprend rien, où on court sans savoir si on va survivre ?”

Ibrahim (cri, donnant un ordre) : “Tous à couvert !”

Aïsha (à genoux auprès d’un soldat blessé, criant) : “Il faut un brancard ! Vite !”

La bataille fait rage...


Planche 7 Scène : L’aube se lève après une nuit de combats. Le silence est lourd. Seydou regarde autour de lui. Des corps jonchent le sol. Certains camarades manquent à l’appel.

Seydou (narration interne, brisé) : “Ils ne se relèveront pas. Ils sont partis. Combien d’entre nous rentreront chez eux ?”

Ibrahim (posant une main sur l’épaule de Seydou) : “Regarde autour de toi. Nous sommes encore là. Nous devons tenir pour eux.”

Aïsha (fatiguée, les mains pleines de sang, murmurant) : “On n’arrête pas la guerre… on ne fait que la survivre.”


Planche 8 Scène : Fin de la guerre. Les soldats africains sont rassemblés sur une place, en attente d’un retour en Afrique. Les officiers français passent devant eux sans un mot.

Adama (chuchotant à Seydou) : “On a versé notre sang pour eux. Et regarde… même pas un regard.”

Ibrahim (calme mais amer) : “Nous avons combattu pour leur liberté. Mais qui combattra pour la nôtre ?”


Planche 9 Scène : Retour en Afrique. Les familles retrouvent leurs proches, mais beaucoup pleurent ceux qui ne reviendront jamais.

Seydou (narration interne) : “Nous sommes rentrés. Mais pas tous. Certains reposent dans une terre qui n’était pas la leur. Certains n’auront jamais de tombe. D’autres ne seront même pas cités dans les livres d’histoire.”


Épilogue : Un hommage aux héros oubliés

Ils ont combattu pour un pays qui n’était pas le leur, quittant la terre de leurs ancêtres pour mourir dans des tranchées lointaines. Ils ont contribué à la libération de la France, pourtant, cette même France ne leur a pas accordé la gratitude qu’ils méritaient.

Mais aujourd’hui, nous, le monde entier, nous reconnaissons leur bravoure et leur courage.

Nous n’oublierons jamais.

Hommage aux soldats africains tombés au combat.

 

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